La prochaine inchalaaaa 9 .....

Publié le par Pierre Sirère

Matin tin, je vais faire des courses dans le quartier de l'auberge Jéloua, je charge en eau, au cas ou ça dure, renseignements pris, il a moins plu dans le sud, je vais tenter la piste de Diama, on me l"a déconseillé, et j'ai toujours aimé aller là ou il ne faut pas, je sais par expérience que c'est là ou ça se passe.

Bon petit déjeuner avec Olivia, on finit notre bel échange, Louis chauffe, je le check, dedans,  dessous, je vérifie mes équipements de galère, que j'espère ne pas sortir, .....  je lui fait une petite tape en montant au volant, genre je compte sur toi, la journée sera longue et difficile.

J'ai connu la Mauritanie avec quasiment aucun réseau routier, à part dans le centre des deux grandes villes, amoul goudron, aujourd'hui du nord au sud du billard dans les dunes, lors de mon dernier passage ça manquait juste quelques bouts entre Nouakchott et la frontière du sud, il y avait des trous genre aprés un bombardement, non signalés bien sur, sinon c'est pas rigolo...., d'après les renseignements d'hier soir, c'est fini, le début devrait être facile.

La sortie de la capitale est laborieuse, les embouteillages de vieilles Mercedes sont légions, et le code de la route inexistant, perdu ou oublié, ça sent bon la maison, tout au Klaxon, et au geste de la main par la portière, le côté corbillard facilite pas mal la pénétration dans les nombreux ronds points au nids d'autruches..... Des feux tricolores en panne, des panneaux de signalisations au sol, les indicateurs aussi, tout au feeling, j'arrive au premier contrôle, l'histoire des fiches recommence, il m'en reste, j'ai juste modifié la date d'entrée en Mauritanie ce coup ci, ça fait l'affaire.... Police, idem, douane arrêt rapide, fouille légère et souriante, bonne ambiance..

La route est neuve, il n'y a pas encore le marquage au sol, un coup de marqueur noir dans le désert, le coude à la portière je profite du paysage, de petits villages colorés, des acacias torturés, des nuances incroyables de minéral, des odeurs de gomme arabique, ça sent bon comme là bas déééé.

8O km avant Rosso, je prend la route neuve à droite, direction la digue de Diama, la route est bordée d'une forêt, des chameaux tous les kilomètres paissent la bande d'herbe fluo qui la longe, des biquettes partout qui dressées sur leurs pattes arrières s'occupent des arbres à leur hauteur,  du coup dessous ils sont rectiligne, on dirait qu'un paysagiste est passé par là.

Je m'arrête à la centrale hydraulique  avant le dernier check point qui annonce le début de la piste de la digue, histoire de prendre la température, et voir si ils ont eu des passages venant du Sénégal ce matin, c'est un bon baromètre sur l'état du bourbier.... Deux enturbanés sont assis à l'ombre contre le Toyota floqué au logo de la centrale, ils s'occupent de l'entretien des pompes qui remontent l'eau du fleuve Sénégal, jusque à la capitale...

-" bonjour messieurs, vous avez vu du monde passer depuis ce matin ?"

-" non, personne...."... ça sent vraiment pas bon 

-" il marche votre 4X4 ?"

_"non, il n'y a plus de gasoil, on l'attend..." ....  Je sort mon kit galère, une sangle qui sert à tirer les bateaux en panne qu'un ami pécheur m'a donné, des plaques de dessensablage maison,  des bouts de grosses gaines  de conduite de câble données par un copain électricien, j'ai déjà testé, c'est efficace, et une idée me vient, je retourne voir mes futurs copains.

-" il reste 20 km de piste jusque à la cabane des gardiens de la réserve, je vous donne un euro du kilomètre, et je vous met 20 litres de gasoil dans la voiture, vous me tirez en cas de galère,... c'est bon ?" ...." wakha !".... On refuele, et on démarre.... j'ai bien fait, tout servira et à plusieurs reprises, la piste est complètement défoncée, les anciens embourbés ne rebouchent pas les trous...;

On est sur le versant Mauritanien de la réserve du Djouj, un parc naturel, partout des oiseaux, de toutes sortes, des flamands roses, sur les tans gris cendre, des vols de pélicans majestueux dans un ciel bleu immaculé, des crocodiles et des phacochères en famille traversent la piste nonchalamment , on traine un peu pendant les manœuvres d'accrochage, histoire de profiter du spectacle.... On se quitte bons amis à la cabane des gardiens de la réserve, je leur offre la sangle et les plaques, ils vont développer une nouvelle activité lucrative d'assistance.... Je paye l'entrée à la réserve, alors que j'en sort, plus que quelques kilomètres d'une piste pas terrible, mais assez fréquentée..

J'arrive sans encombre à la douane Mauritanienne, le douanier est allongé à l'ombre, la casquette sur le nez, le bruit de Louis ne l'a même pas réveillé, je fais un peu de bruit, genre je veux pas déranger mais bon.... il se lève enfin, et rentre dans la cabane des douanes, c'est marqué dessus, je sort mes documents de voyage, il ouvre le cahier des entrées et sorties du jour, sous la date soulignée à la règle, la page est blanche, il est midi, je suis le seul a être passé...J'ai sorti mon dossier complet, l'entrée au Sénégal avec Louis se prépare, et j'espère avoir tout bon.

La législation Sénégalaise interdit l'importation de véhicules de plus de huit ans, Louis en a 32, il existe une dérogation pour les ambulances, voitures et camions de pompiers, les nacelles, les poubelles, les pompes à merde, et les corbillards, des engins à utilisation professionnelle, j'ai imprimé l'arrêté des douanes, je n'ai pratiquement rien à déclarer, j'ai un numéro magique d'un ami chef douanier qui a validé le choix de Louis, ça devrait le faire si le quidam est de bonne humeur..... La palabre sera longue, mais je m'en tire avec une escorte jusque à Saint Louis, au quartier général des douanes dans le nord du Sénégal, une arrivée sous escorte, la méga classe.

Arrivé sur place, j'abandonne louis séquestré pendant la vérification de mes documents, je laisse mon passeport, ma carte de résident et je vais boire ma première Flag, chez Peggy à la Kora,.... à la deuxième j'appellerai le numéro magique, tout se règlera,  je retrouverai Louis en début d'aprem avec un passe avant de 3 jours, une autorisation de circuler, je suis arrivé à la maison....

 

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